
Médecin Général Inspecteur Raoul Chavialle

Raoul Chavialle est né le 21 Novembre 1897 dans le Cantal. Il suit une scolarité normale au lycée Emile-Duclaux à Aurillac.
En 1916, alors qu’il n’a que 18 ans, Raoul Chavialle s’engage dans le 116° Régiment d’Artillerie en tant que soldat. Très vite, il est reconnu pour son courage et son dévouement. Malgré une blessure au feu, qui lui vaut une citation à l’ordre du régiment, il revient inlassablement au combat. En 1918, c’est en tant qu’officier qu’il termine la Grande Guerre. Il conserve de cette période, un intérêt pour la médecine de guerre, le tri et l’évacuation des blessés. C’est ainsi qu’est né chez notre parrain une vocation pour la médecine militaire : dès 1924, il est reçu docteur en médecine à l’École du Service de Santé Militaire de Lyon et est affecté à divers postes en tant que Médecin Major.
Cependant dès 1939, une nouvelle guerre éclate. De nouveau, le courage et l’abnégation de notre parrain forcent l’admiration. Il reçoit encore une citation à l’ordre du régiment, cette fois en tant que médecin commandant. Malgré l’armistice de 1940, Raoul Chavialle ne peut accepter de laisser son pays, qui lui est si cher, sous le joug de la Gestapo. C’est alors qu’il décide, avec l’aide d’un alpiniste chevronné, de franchir les Pyrénées pour rejoindre les Forces Françaises Libres en Afrique du Nord. C’est en grand uniforme qu’il arrive en Espagne où il est capturé, traîné dans les rues de Saragosse et enfermé pendant de longs mois. Il ne sera délivré que grâce à l’aide du Consul Français en Espagne. Mais la souffrance et l’humiliation ne font pas dévier notre parrain de son chemin. Enfin, il rejoint la 4° division de Montagne Marocaine.
Au cours d’une épopée qui le mena de l’Italie à l’Alsace, puis de l’Alsace à L’Allemagne pour la victoire finale, Chavialle révèle encore plus de ses qualités de médecin, de soldat, mais surtout d’homme. En effet, il reçoit quatre nouvelles citations pour féliciter son commandement, son dynamisme, sa probité, et son abnégation auprès des nombreux blessés qu’il a pu soigner. Bien plus encore, notre parrain dévoile aussi son ingéniosité et son audace en mettant au point un brancard qui permet de transporter les blessés dans de petits avions légers appelés Piper Cub. Il permet alors un rapatriement beaucoup plus efficace des blessés et devient donc le précurseur des évacuations sanitaires. Mais ses exploits intellectuels ne l’éloignent pas pour autant de ses soldats. Il n’hésite pas à s’approcher au plus près du front pour apporter les premiers secours et accélérer les rapatriements. Les combats vont alors le mener à Monte Cassino où il fut reçu par le pape après l’entrée victorieuse des français à Rome.
Aux vues de ses remarquables qualités, on lui propose très vite le grade de médecin général. Mais, souhaitant continuer à accompagner ses hommes, il refuse les étoiles jusqu’à la fin de la guerre.
C’est donc en tant que médecin colonel que Raoul Chavialle devient commandant de l’école du service de santé militaire. Il y fait preuve d’un véritable esprit d’innovation et instaure des traditions qui sont encore respectées aujourd’hui : c’est le cas notamment de la mise en place de baptêmes de promotions en alternant la mise à l’honneur d’un parrain « inventeur » une année puis mort au commandement l’année suivante. C’est aussi lui qui fait décorer les murs de la nouvelle école de Berthelot par les santards Délivré et Fourcade. Ces fresques perdurent aujourd’hui à l’École de Santé des Armées de Bron. Mais notre parrain souhaite aussi crée une école élitiste. Il fait donc installer un mat des couleurs impressionnant au cœur de Berthelot et fait preuve de beaucoup d’exigence auprès de ces élèves qui doivent désormais préparer le difficile externat des hôpitaux de Lyon. De plus il leur impose une grande rigueur qui sera félicité par le gouverneur militaire de Lyon.
A la fin de son séjour à Berthelot, Raoul Chavialle devient médecin chef de l’armée en Algérie dont il garde de mauvais souvenirs. En 1959, il quitte le service de santé des armées. De simple artilleur, il est devenu médecin général inspecteur. Il est marié, a trois enfants et sept petits enfants pour lesquels il éprouve une énorme affection.
Le médecin Général Inspecteur Raoul Chavialle est décédé le 26 février 1991 à l’hôpital du Val de grâce. Il était détenteur des croix de guerre 14-18 et 39-45, grand officier de la légion d’honneur, grand croix de l’ordre national du mérite, officier des palmes académique et commandeur de la santé publique. Mais outre les médailles et les honneurs qu’il a reçus, notre parrain était un homme droit, au courage et au sang froid exceptionnel et surtout un homme désintéressé, complètement dévoué à sa patrie.